2024 : L'année du dépassement symbolique des +1,5 °C de réchauffement climatique

MONDE

11/26/20243 min read

Introduction :

2024 marque un tournant dans la crise climatique : pour la première fois, la température moyenne mondiale devrait dépasser 1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Ce seuil critique met en lumière l'urgence d'agir, alors que les résultats de la COP28, récemment conclue à Dubaï, sont jugés insuffisants.

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Points clés :

  • Dépassement historique : 2024 sera probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée, franchissant le seuil symbolique de +1,5 °C.

  • COP28 décevante : Malgré des avancées sur les énergies renouvelables, les engagements restent insuffisants pour limiter le réchauffement.

  • Impact temporaire mais révélateur : Ce dépassement illustre une tendance alarmante vers un réchauffement global durable.

  • Financements climatiques inadéquats : Les pays vulnérables manquent cruellement de soutien pour s'adapter et effectuer leur transition énergétique.

Un dépassement symbolique et alarmant

Selon les données du programme Copernicus, 2024 devrait être l'année où la température moyenne mondiale dépassera +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Ce chiffre marque une étape critique dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Cette situation est attribuée à plusieurs facteurs :

  • Un puissant El Niño : Ce phénomène naturel amplifie temporairement les températures globales.

  • Des émissions toujours élevées de gaz à effet de serre (GES) : L'utilisation massive des énergies fossiles reste le principal moteur du réchauffement.

Quelques avancées notables

  • Un engagement mondial pour tripler les capacités d'énergies renouvelables et doubler les gains en efficacité énergétique d'ici 2030.

  • La création opérationnelle du Fonds « pertes et dommages » pour aider les pays vulnérables à faire face aux impacts climatiques.

Des insuffisances criantes

Malgré ces progrès, plusieurs points restent problématiques :

  • Absence de mesures contraignantes : Les engagements pris ne sont pas accompagnés de mécanismes clairs pour leur mise en œuvre.

  • Financements dérisoires : Les premières contributions au Fonds « pertes et dommages » atteignent seulement 655 millions de dollars, alors que les besoins annuels des pays vulnérables pourraient atteindre 580 milliards de dollars d'ici 2030.

  • Solutions controversées : Le texte final mentionne encore le gaz fossile comme énergie de transition et mise sur des technologies coûteuses comme la capture et le stockage du carbone, jugées inefficaces par de nombreux experts.

COP28 : Des résultats mitigés et insuffisants

La COP28, qui s'est tenue à Dubaï en décembre 2023, a marqué un tournant en reconnaissant pour la première fois la nécessité d'une transition hors des énergies fossiles. Cependant, cette avancée symbolique est entachée par des lacunes importantes.

Un seuil ponctuel ou une nouvelle réalité ?

Bien que ce dépassement soit temporaire selon les experts, il reflète une tendance inquiétante. Pour que ce seuil soit considéré comme durablement franchi, il faudrait que cette moyenne soit maintenue sur plusieurs décennies. Cependant, ces épisodes ponctuels augmentent déjà les risques d'événements climatiques extrêmes et irréversibles.

Un signal politique faible

Si cette COP a envoyé un signal inédit sur la fin des énergies fossiles, elle n'a pas su imposer une sortie claire ni répondre aux attentes des pays en développement. Ces derniers dénoncent un manque de soutien financier pour assurer une transition juste vers les énergies renouvelables.

Conséquences et perspectives

Le dépassement des +1,5 °C combiné aux résultats décevants de la COP28 met en lumière plusieurs enjeux majeurs :

  • Impacts environnementaux accrus : Fonte accélérée des glaces, montée du niveau des mers et multiplication des événements climatiques extrêmes.

  • Inégalités exacerbées : Les pays du Sud subissent les pires conséquences tout en recevant peu de soutien financier.

  • Pression accrue sur la COP29 : Prévue en Azerbaïdjan en 2024, cette conférence devra relever le défi d'une action climatique plus ambitieuse dans un contexte géopolitique complexe.

Conclusion

Le dépassement symbolique des +1,5 °C en 2024 et les résultats insuffisants de la COP28 doivent servir d'avertissement. Alors que les impacts du changement climatique deviennent chaque jour plus tangibles, il est impératif que les décideurs politiques traduisent leurs engagements en actions concrètes. La transition énergétique mondiale doit s'accélérer pour éviter un avenir marqué par un réchauffement catastrophique.

Sources :

  • Réseau Action Climat

  • Oxfam France

  • Planète Énergies