COP16 sur la biodiversité : un bilan mitigé à Bogota

MONDE

11/1/20242 min read

Introduction :

La COP16 sur la biodiversité, qui s'est tenue à Bogota du 21 octobre au 1er novembre 2024, s'est conclue avec des avancées notables mais aussi des échecs marquants, notamment sur le financement des mesures de conservation. Deux ans après l'accord historique de Kunming-Montréal, les discussions ont révélé les défis persistants pour atteindre les objectifs fixés pour 2030.

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Points clés :

  • Objectif principal : protéger 30 % des terres et des mers d'ici 2030.

  • Blocage majeur : absence d'accord sur le financement global, essentiel pour les pays en développement.

  • Avancées : reconnaissance accrue des peuples autochtones et adoption d'un fonds pour partager les bénéfices liés aux ressources génétiques.

  • Déception : manque de consensus sur la création d'un nouveau fonds international pour la biodiversité.

  • Prochaines étapes : la question du financement sera reprise lors de la COP17 en Arménie.

Des avancées importantes mais limitées

La COP16 a permis de faire progresser certaines discussions, notamment sur l'inclusion des peuples autochtones dans les décisions liées à la biodiversité. Ces communautés, souvent en première ligne face aux menaces environnementales, ont vu leur rôle de gardiens de la nature reconnu. Un fonds a également été créé pour redistribuer une partie des bénéfices générés par l'exploitation des ressources génétiques, un pas en avant vers une répartition plus équitable des richesses issues de la biodiversité.

Le financement : un point de blocage majeur

Malgré ces avancées, l'échec le plus retentissant concerne le financement. Les pays en développement espéraient voir aboutir un accord permettant de mobiliser 200 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour soutenir la préservation de la biodiversité. Cependant, les pays riches se sont opposés à la création d'un nouveau fonds multilatéral, arguant que cela ne garantirait pas nécessairement une augmentation des ressources disponibles. Cette impasse a conduit à une suspension des négociations sans qu'un mécanisme clair de financement soit adopté.

Des objectifs ambitieux mais difficiles à atteindre

Les discussions ont également montré que les objectifs fixés lors de la COP15 à Montréal sont loin d'être atteints. La protection de 30 % des terres et des mers reste un défi immense, avec seulement une augmentation marginale des zones protégées depuis 2022. De plus, le manque de plans détaillés et de mécanismes concrets pour suivre les progrès complique encore davantage l'atteinte des cibles fixées.

Conclusion

La COP16 sur la biodiversité a permis quelques avancées notables, mais elle a surtout mis en lumière les profondes divisions entre pays développés et en développement concernant le financement des politiques environnementales. Alors que l'urgence écologique se fait chaque jour plus pressante, il est crucial que ces divergences soient résolues rapidement pour espérer atteindre les objectifs ambitieux fixés par l'accord Kunming-Montréal.

Un avenir incertain pour la biodiversité mondiale

La COP16 s'achève donc sur un sentiment d'inachevé. Si certaines mesures ont été adoptées, l'absence d'un accord sur le financement global laisse planer une incertitude quant à la capacité des États à inverser l'effondrement du vivant d'ici 2030. Les discussions reprendront lors de la prochaine conférence en Arménie, mais le temps presse pour mettre en œuvre les actions nécessaires.

Sources :

  • Libération

  • The City Paper Bogota

  • We Demain