COP29 : Adoption des premières règles pour le marché des crédits carbone
FRANCE
Introduction :
La COP29 a marqué un tournant avec l'adoption des premières règles internationales sur le marché des crédits carbone, visant à réguler un secteur jusqu'ici sujet à des abus et à renforcer la transparence dans les échanges de crédits carbone.
Points clés :
Adoption historique de règles internationales pour le marché des crédits carbone.
Objectif : améliorer la transparence et l'efficacité dans les échanges de crédits carbone.
Des critiques émergent sur le manque de transparence du processus d'adoption.
Les règles devraient aider les pays à atteindre leurs objectifs climatiques.
Des questions restent en suspens, notamment sur la méthodologie et les impacts environnementaux.
Un cadre international pour un marché controversé
La COP29, qui se tient tenue à Bakou en novembre 2024, a permis l'adoption tant attendue des premières règles internationales encadrant le marché des crédits carbone. Ce marché, qui permet aux pays et entreprises de compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) en achetant des crédits générés par des projets réduisant ces émissions, était jusqu'ici peu régulé. Les nouvelles normes visent à garantir que les crédits échangés sont de qualité, soutenus par des méthodologies rigoureuses et supervisés par l'ONU.
Un crédit carbone correspond à une tonne de dioxyde de carbone (CO2) évitée ou retirée de l'atmosphère grâce à des projets comme la reforestation ou l'installation d'énergies renouvelables. Cependant, ce marché a souvent été critiqué pour son manque de transparence et son inefficacité. De nombreux projets certifiés par des organismes privés se sont révélés peu fiables, voire nuisibles pour les communautés locales.
Une avancée majeure mais controversée
L'adoption de ces règles est une étape clé dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris, notamment de son article 6 qui vise à établir un cadre international pour les marchés carbone. Cette avancée pourrait permettre aux pays d'utiliser plus efficacement les crédits carbone pour respecter leurs engagements climatiques. Toutefois, plusieurs ONG ont exprimé leur inquiétude quant au manque de débat public autour du processus d'adoption. Oil Change International, par exemple, a dénoncé une décision prise "sans débat ou examen du public", ce qui soulève des questions sur la transparence du processus.
Conclusion
En conclusion, l'adoption des premières règles internationales pour le marché des crédits carbone est une étape importante vers un système plus transparent et efficace. Cependant, les critiques sur la méthode d'adoption et les lacunes encore présentes montrent qu'il reste beaucoup à faire pour garantir que ce marché contribue réellement à la lutte contre le changement climatique.
Des défis méthodologiques et éthiques
Les nouvelles règles adoptées régissent la manière dont les crédits sont calculés et échangés. Elles imposent également aux porteurs de projets d'identifier les impacts environnementaux et sociaux potentiels, une première dans ce domaine. Cependant, certaines failles subsistent. Par exemple, il n'est pas encore clair comment seront traités les projets susceptibles d'inverser leurs bénéfices (comme une forêt replantée qui brûle).
De plus, bien que ce nouveau cadre soit destiné à renforcer la confiance dans le marché du carbone, certaines voix critiques estiment qu'il reste avant tout un "permis de polluer". En effet, au lieu d'inciter directement à réduire les émissions, il permet aux pays riches et pollueurs d'acheter des compensations auprès de pays ayant dépassé leurs objectifs climatiques.
Vers une régulation plus stricte ?
Si cette adoption marque une avancée significative, elle n'est que le début d'un long processus. D'autres textes devront encore être élaborés pour renforcer la fiabilité du marché et répondre aux nombreuses questions en suspens. Les discussions autour de l'article 6.2 sur les échanges entre États se poursuivront lors des prochaines négociations climatiques.
Sources :
La Croix
France 24
Le Figaro