Refus de l'extension des serres à tomates à Isigny-le-Buat : un signal fort pour l'environnement
FRANCE
Introduction :
La préfecture de la Manche a refusé l'extension des serres à tomates à Isigny-le-Buat, un projet controversé pour son impact sur l'eau et la biodiversité locale.
Points clés :
La préfecture de la Manche refuse l'autorisation environnementale pour l'extension des serres à tomates.
Le projet visait à agrandir les serres de 12 à 32 hectares d'ici 2026.
Les impacts environnementaux, notamment sur l'eau et les espèces protégées, sont jugés insuffisamment évalués.
Le collectif local "Stop Tomates Industrielles" se mobilise contre ce projet depuis janvier 2024.
Une manifestation est prévue le 16 novembre pour maintenir la pression.
Un projet controversé stoppé net
Ce mardi 12 novembre 2024, la préfecture de la Manche a officiellement refusé l'autorisation environnementale demandée par l'entreprise Les Tomates du Mont-Saint-Michel pour agrandir ses serres à tomates à Isigny-le-Buat. Ce projet d'envergure visait à étendre les surfaces cultivées sous serre de 12 hectares actuels à 32 hectares d'ici 2026, soit une augmentation de 20 hectares supplémentaires. Cette décision marque une victoire importante pour le collectif Stop Tomates Industrielles, qui s'était formé en janvier 2024 pour s'opposer au projet.
Des impacts environnementaux mal évalués
Le préfet Xavier Brunetière a justifié ce refus en soulignant plusieurs insuffisances dans le dossier présenté par l'entreprise. Les études d’impact n’ont pas permis de mesurer correctement les effets sur l’environnement local, notamment en ce qui concerne la gestion des ressources en eau et la protection des espèces menacées. Les mesures compensatoires proposées par l'entreprise ont également été jugées insuffisantes. En outre, les conditions nécessaires pour obtenir une dérogation aux règles de protection des espèces protégées n'étaient pas réunies.
Conclusion
Le rejet du projet d'extension des serres à tomates à Isigny-le-Buat illustre un tournant dans la prise en compte des enjeux environnementaux dans les décisions locales. Cette victoire citoyenne montre que face aux intérêts économiques, la mobilisation collective peut faire pencher la balance en faveur de la protection des écosystèmes.
Une mobilisation citoyenne déterminante
Depuis le début de l'année, le collectif Stop Tomates Industrielles a multiplié les actions pour sensibiliser la population et les autorités locales aux dangers de ce projet. Pétitions, réunions publiques et manifestations ont rythmé la vie du bourg d'Isigny-le-Buat. Les opposants dénoncent un modèle agricole intensif incompatible avec les enjeux actuels de préservation des ressources naturelles et de lutte contre le changement climatique. Selon Odile Marqué, membre du collectif, "ce projet va à contre-courant des efforts demandés pour économiser l'eau et favoriser une agriculture plus durable".
Un signal fort pour la protection des écosystèmes
Ce refus envoie un message clair sur la nécessité de mieux encadrer les projets agricoles industriels qui pourraient nuire aux écosystèmes locaux. La décision fait écho aux préoccupations croissantes concernant la gestion durable des ressources en eau et la protection de la biodiversité dans un contexte où ces enjeux deviennent cruciaux face au dérèglement climatique.
Cependant, malgré cette victoire, le collectif reste vigilant. Une manifestation est déjà prévue le 16 novembre prochain afin de maintenir la pression et éviter tout retour en arrière.
Sources :
France Bleu